Dino Attanasio est un dessinateur d’origine milanaise, émigré en Belgique. Alors qu’il dessine depuis plusieurs années pour divers supports (dont les illustrations de Bob Morane dans la collection Marabout Junior), il propose au rédacteur en chef de l’hebdomadaire Tintin les croquis d’un personnage inspiré de sa propre vie. Intéressé, André Fernez contacte René Goscinny qui est à l’époque le scénariste vedette du magazine. (Il écrit pour une quinzaine de séries). A eux deux ils créent un petit personnage humoristique, un Italien futé et débrouillard, toujours tiré à quatre épingles, qui doit exercer divers petits métiers pour survivre. Spaghetti est né, et paraît pour la première fois dans le numéro 42 de Tintin.
En 1959 les histoires passent de deux (ou quatre) planches à trente pages sous la forme d’épisodes à suivre, et Spaghetti se voit flanqué d’un cousin pot-de-colle nommé Prosciutto (Goscinny choisit le nom de ses personnages dans un menu de restaurant italien), qu’il passe son temps à fuir. Le comique est principalement basé sur les jeux de mots involontaires provoqués par l’accent italien du héros et sur des gags visuels classiques. Spaghetti est le stéréotype de l’image qu’on se faisait des immigrants italiens, en Belgique ou en France, dans les années 1950.
Malgré le succès, Goscinny abandonne la série pour se consacrer, entre autres, à Astérix. D’autres scénaristes prennent le relais, jusqu’à l’arrêt de la série publiée aux éditions du Lombard (15 albums) en 1976. Par la suite, Spaghetti réapparaîtra chez d'autres éditeurs sous forme de hors-séries.
Longtemps introuvable, on peut à nouveau redécouvrir Spaghetti aux éditions du Lombard qui réédite ses aventures dans une collection d’intégrales.
Goscinny-Attanasio, Spaghetti à Paris, coll."16/22, Dargaud éditeur, 1982.
Une interview d'Attanasio en 1977. Durée 20 minutes.
Si ce billet vous a plu, vous aimerez certainement Strapontin, un autre personnage inconnu de Goscinny.